Torréfaction Dagobert : du café bio, équitable et éco-responsable dans la Dombes

À une époque où produire un café bio et équitable relevait de la science-fiction, David Gobert, jeune torréfacteur d’alors, décide de créer ses propres filières d’importation. Perçu tout d’abord comme un fou, ce pionnier écologiste et humanitaire torréfie aujourd’hui 300 tonnes de café 100 % bio et 100 % équitable par an à Sainte-Olive, dans la Dombes ! À l’origine également de la conception de ses emballages, David met l’accent sur la revalorisation des déchets issus de son activité et le potentiel du marc de café.

Rencontre avec ce torréfacteur engagé, « simplement complexe », comme il se définit lui-même, digne lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt porté par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Ain et Organom.

 

Pouvez-vous nous présenter votre entreprise, vos filières et vos labels ?

 

David Gobert : "Aujourd’hui, notre entreprise artisanale, créée en 2001, torréfie un peu plus de 300 tonnes de café 100% bio et 100 % équitable par an. Nous embauchons une douzaine de personnes à Sainte-Olive et nous entretenons une relation particulière avec nos 13 producteurs de café - nous communiquons ensemble quasi quotidiennement au sujet de projets environnementaux. Nous comptons d’ailleurs, parmi nos filières, une coopérative uniquement constituée de femmes et, dans un autre modèle économique, une coopérative-mère de plus de 3 000 coopératives au Guatemala, formant elle-même ses membres.

 

equipe dagobert

David Gobert (à gauche) aux côtés de son équipe. Photo : Torréfaction Dagobert

 

L’essence même de cette entreprise, c’est la cohérence entre écologie, économie et solidarité. Notre politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) est très forte. Nous sommes ainsi certifiés Bio, Fair For Life, Max Havelaar et Demeter et nous avons reçu plusieurs récompenses comme le prix de Stars et Métiers et le Prix de l’Innovation. Depuis 3 ans, nous sommes élus « meilleur produit bio de l’année », et nous venons d’apprendre que nous sommes lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt porté par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Ain et Organom."

 

Le zéro déchet au sein de la torréfaction Dagobert, ça se traduit comment concrètement ?

 

David Gobert : "Nous prêtons une grande attention à notre empreinte carbone. Nos emballages sont bio, biodégradables et compostables. La Dagosette, née en 2016, est en amidon et a reçu le Prix de l’Innovation. On travaille avec une entreprise belge qui distribue aujourd’hui librement les modèles qu’elle a réalisés à l’origine pour nous. C’est un investissement collectif à destination de l’écologie. On a procédé de la même façon en 2019 pour la fabrication de nos dosettes en fibre d’abaca : on s’est associé avec les Jardins de Gaïa, fabricant de thé, et son fabricant de filtres à thé, et ce, sans même déposer de brevet.

 

Notre entreprise récupère les déchets produits pour les revaloriser, dont 3 en particulier :

  • une pellicule organique très légère, ressemblant à de la ouate de cellulose, produite lors de la torréfaction du grain. Elle est compostable, et nous la recyclons en biodynamie.
  • nos sacs en toile de jute emballant le café : ils sont en libre récupération dans notre entreprise, cédés à une pépinière qui s’en sert pour protéger ses arbres, ou servent de matière première à la fabrication d’éponges, de sacs à dos etc.
  • le marc de café qui s’avère être un matériau très calorifère. L'idée est de le mélanger à des copeaux de bois pour en faire des pellets. Je suis au stade d’étude sur ce projet avec un fabricant de pellets de Meximieux. Un système de récupération pourrait être mis en place chez nos distributeurs."

Un dernier mot sur vos projets et vos souhaits pour l’avenir ?

David Gobert : J’ai 3 grands projets qui me tiennent à cœur :

  • notre nouvelle usine à Châtillon-sur-Chalaronne, dont le bâtiment est 100 % autonome  : construit en bois provenant uniquement de l’Ain, isolé en fibre de bois, avec une dalle biodynamique, des panneaux solaires et des éoliennes ;
  • le festival Popul’Air qui aura lieu au mois de juin sur cette même commune ;
  • et notre contribution à un projet d’écotourisme auprès de nos villages de producteurs de café en Colombie.

 

Ma volonté la plus chère pour l’avenir en général est que chacun amène sa pierre à l’édifice sans aucun jugement. Si tout le monde en fait un petit peu, on ira tous très loin."

 

Propos recueillis par Elodie Branchy, en février 2021

 

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