L’Atelier FICA : pour des actions conviviales, écologiques et solidaires à Meximieux

Connaissez-vous le fika, cette tradition suédoise qui consiste à partager un moment convivial autour d’un café ? C’est ce que propose l’Atelier FICA à Meximieux : prendre le temps de discuter avec d’autres personnes autour d’une boisson chaude pour réfléchir ensemble à des actions communes. Rencontre avec Elisabeth Brazier-Chassagne, coordinatrice de l’association, et Mathieu Le Roi, référent du repair café.

 

Quelle est l’origine de l’Atelier FICA ?

 

Elisabeth Brazier-Chassagne : "Travaillant dans un réseau d’éducation à l’environnement, je voyais se développer une multitude de projets sur la thématique du développement durable en Auvergne-Rhône-Alpes, mais peu chez moi, à Meximieux. J’ai alors commencé à échanger avec des parents d’élèves, des chefs d’établissements, des responsables associatifs ou encore des élus locaux et me suis rapidement aperçue que nombre d’entre eux étaient favorables à la mise en place d’une structure qui agisse pour rendre notre territoire plus écologique et solidaire. En effet, une telle structure répond à de réels besoins comme l’accompagnement des établissements scolaires et des associations dans une démarche d’éco-responsabilité ou la création de lien entre les habitants - sachant qu’il n’y a pas de centre social sur Meximieux.

 

Aux rencontres individuelles autour d’un café ont suivies des réunions participatives et, au bout de quelques mois, l’association est née. Au début, l’Atelier FICA ne comptait qu’une vingtaine d’adhérents puis elle s’est développée et regroupe désormais plus de 130 personnes."

 

Quelles sont les actions menées par l’Atelier FICA en matière de réduction des déchets ?

 

Elisabeth Brazier-Chassagne : "Lors de notre première réunion, nous avons identifié quatre grandes thématiques sur lesquelles nous avions des savoir-faire que nous souhaitions acquérir ou que nous étions en mesure de partager : faire soi-même des produits ménagers, créer à partir d’objets récupérés, coudre pour donner une seconde vie aux vêtements et mettre en place un repair café. Chaque samedi matin, un habitant propose donc un atelier ouvert à tous en lien avec l’une de ces thématiques. Nous avons par exemple appris à transformer un vieux jean en pochette pour tablette et à faire de la lessive au lierre. Je me souviens également de l’atelier de fabrication de sapins de Noël en palettes de bois qui a rencontré un grand succès, tant pour les particuliers que les associations et les écoles. Mais nous pensons aussi à ceux qui ne peuvent pas se rendre à nos ateliers en mettant régulièrement sur notre site internet des fiches pratiques avec des recettes et des tutoriels. 

 

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Petits et grands apprennent à créer des tawashis pour remplacer les éponges jetables. Photo : Atelier FICA 

 

En outre, l’Atelier Fica mène des actions de sensibilisation au développement durable (biodiversité, alimentation, déchets…) dans les écoles. Cette année, l’école du Champ de Foire de Meximieux nous a sollicité pour travailler avec leurs élèves sur la réduction des déchets. Nous avons commencé par réaliser l’autopsie des poubelles de classe et nous nous sommes aperçus qu’elles étaient principalement remplies de crayons et de papier. Pour réduire ces déchets papier, nous avons dès lors commencé à fabriquer du papier recyclé avec les élèves mais aussi à confectionner des guirlandes en origami. Par ailleurs, les enfants ont réalisé des décorations à partir d’objets récupérés pour le marché de Noël de l’école et les parents étaient invités à venir avec leurs sacs réutilisables pour y faire leurs achats. Enfin, la prochaine étape consistera à réduire les déchets dans les poubelles de récréation."

 

Comment fonctionne le repair café ?

 

Mathieu Le Roi : "Nous organisons un atelier réparation une fois par mois, dans différents lieux à Meximieux et parfois à Pérouges. Cet atelier est gratuit, ouvert à tous et chacun peut venir avec un objet personnel à réparer. Il peut s’agir de jeux pour enfants, de matériel informatique, d’électroménager ou encore d’instruments de musique. L’objectif étant bien entendu d’allonger leur durée de vie afin d’éviter de les jeter à la poubelle. Nous réalisons donc ensemble un diagnostic avant de procéder à l’éventuelle réparation car quelquefois, il suffit simplement d’identifier une pièce défectueuse à remplacer. Je suis heureux de voir que le repair café regroupe un public très diversifié, pas seulement des bricoleurs confirmés, et les enfants sont aussi les bienvenus. C’est en effet un moment de transmission, avec un partage de savoir-faire pour apprendre à faire soi-même, dans un esprit de convivialité (il y a toujours du café à disposition des participants). Nous souhaiterions par la suite mettre en place des séances spécialisées, pour répondre à des besoins spécifiques, comme la réparation de matériel informatique ou de vélos."

 

Quelles sont les activités que vous proposez en cette période de confinement ?

 

Elisabeth Brazier-Chassagne : "Bien entendu, l’annonce du confinement en France en mars 2020 nous a contraints à suspendre toutes les activités de l’association en face à face direct. Nous nous sommes donc demandés : comment faire pour continuer à maintenir du lien entre les habitants tout en restant chez soi ? C’est alors que nous est venue l’idée de proposer des défis à réaliser chez soi, animés par des habitants volontaires, qui prendront sens collectivement lorsque nous pourrons nous réunir de nouveau. Nous avons partagé sur notre site internet 10 « déficas », comme celui d’Elsa qui consiste à réaliser des sacs à pain à partir de manches de chemise. Nous pourrons ensuite mener une action de sensibilisation en distribuant ces sacs aux boulangers du bassin de vie de Meximieux. 

 

Par ailleurs, la commune de Meximieux a lancé un appel aux volontaires pour la confection de masques. Notre association s’est engagée à ses côtés en relayant cet appel et en fournissant du tissu que nous avons récupéré ainsi que des patrons pour les volontaires. Ce sont ainsi 530 masques qui pourront être distribués aux personnes les plus vulnérables. Les communes de Pérouges et de Bourg-Saint-Christophe ont lancé un appel similaire."

 

Propos recueillis par Sébastien MARQUES en avril 2020

 

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