HeatSkin développe une solution pour réutiliser les masques chirurgicaux

L’entreprise HeatSkin, située à Vonnas, est lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt « économie circulaire dans les entreprises artisanales » porté par la Chambre de Métiers et de l'Artisanat de l'Ain et Organom. Nous sommes allés à la rencontre de Patrick Bayrat, son responsable.

 

Quel est le secteur d’activité d’HeatSkin et en quoi les solutions proposées sont-elles écologiques ?

 

Patrick Bayrat : "HeatSkin a été créée en mars 2020 à la suite de BPSystemes. L’entreprise propose des solutions de chauffage alternatif pour les particuliers et les professionnels qui reposent sur la conception et la fabrication de membranes en carbone. En effet, ce matériau est doté d’une conductivité thermique très élevée lorsqu’il est soumis à un courant électrique, ce qui lui permet de diffuser un maximum de chaleur. Le chauffage se fait par rayonnement et non par convection, à l’image du Soleil, ce qui permet de chauffer les corps physiques à proximité et non l’air.

 

Ce système a l’avantage de reposer sur l’un des éléments le plus abondant sur Terre, le carbone, qui peut être réutilisé – une partie des fibres de carbone que nous utilisons provient d’ailleurs de déchets industriels. En outre, grâce à la très faible inertie, le chauffage est plus rapide et nécessite donc moins d’énergie ; il est également possible de l’alimenter grâce à de l’électricité produite par des panneaux photovoltaïques."

 

Comment faites-vous pour prolonger la durée de vie des masques jetables ?

 

Patrick Bayrat : "En mars 2020, la France était confrontée à une pénurie de masques chirurgicaux et FFP2. J’ai alors eu l’idée de reprendre le principe du chauffage au carbone pour l’adapter à la stérilisation des masques jetables. J’ai ainsi développé une pochette conçue à partir de fibre carbone que l’on peut chauffer à 75°C et dans laquelle on place le masque usagé pendant 30 minutes avant de pouvoir le porter à nouveau.

 

Grâce à cette pochette chauffante, il est possible de désinfecter son masque usagé en une trentaine de minutes.

Photo : HeatSkin

 

Elle est alimentée en électricité comme un téléphone, avec une batterie externe ou une prise allume-cigare (5V). Cette solution est à la fois écologique, puisqu’elle permet de réutiliser un masque une quarantaine de fois environ, et hygiénique, car en rangeant son masque dans la pochette, on évite de le laisser trainer n’importe où. À ce jour, j’ai conçu 300 pochettes chauffantes et je suis à la recherche de financements pour industrialiser sa production et commercialiser ce produit."

 

Propos recueillis en janvier 2021 par Sébastien MARQUES